Dimanche 18 septembre, sous le beau temps, installation du chapiteau sur le site de l’Entre deux Eaux. A 14h, heureuse coïncidence, nous sommes invités à partager le dessert lors du pic-nic de l’association de l’Entre deux Eaux qui a préparé, désherbé et aménagé la végétation pour notre arrivée. Nous jouons un morceau de musique en direction de ces bénévoles, amoureux de la nature.
Lundi matin, après une nuit auprès du chapiteau, un des jardiniers matinaux avec lesquels nous discutons, vient nous offrir, un quart d’heure après, des concombres fraichement cueillis. On veut vous inviter chez nous, mais vous aussi, vous savez accueillir. Le titre du festival commence à prendre son sens. L’après midi, avant la répétition siffl’hôte, nous allons rencontrer notre ami agriculteur Jean Louis Réveillé, pour voir ensemble si une inauguration en fanfare dans un godet de tracteur est envisageable. Et l’on découvre (presque) sans surprises, qu’avec lui, rien n’est impossible.
Le début de semaine se tisse entre repérages, répétitions et manutentions de matériel (mobil’hôtes and co). Nous travaillons en extérieur et croisons les promeneurs réguliers de ce site naturel : une petite micro société qui a du temps, très agréable à rencontrer ! Petit à petit les navettes remplissent le chapiteau de praticables et décorations qui vont habiter et habiller notre « maison » . Nous écrivons notre discours d’inauguration, imaginons l’écriture de notre balade en fonction des sites et des performances que nous proposerons à nos invités et enfin, répétons les morceaux de musique qui vont emmener le public sur les sites choisis pour les spectacles.
Ce travail de création est finalement dans une autre échelle que celui d’un spectacle ou de nos dernières performances. Nous réfléchissons toujours aux questions de rythmicité, de surprises et de dramaturgie mais cette fois-ci à l’échelle d’un week-end entier !
Nous espérons que le public aura du plaisir à rester chez nous.
Nous avons d’ailleurs envie aussi de penser à l’accueil du public sous toutes ses formes. Penser à un « chez nous », c’est aussi penser à un espace propice pour la rencontre entre le public et les artistes. Nous avons envie de donner du soin un certain nombre d’attentions réciproques. Ça nous demandera de bien communiquer avec les bénévoles qui vont accompagner le public, mais aussi avec les artistes invités.
Jeudi, Christine Koetzel vient nous proposer sa sélection de poèmes pour préparer la performance de samedi. Sur un coin de table, elle nous livre avec une puissante générosité ses propositions poétiques. Cet élan augure un très bon week-end car, sur ce coin de table, nous sommes déjà sur scène.
Les scénographes de Bob et Ben travaillent aux portes et fenêtres, ingrédients indispensables pour faire oublier les murs. Toute l’équipe technique de Scènes et Territoires s’affaire à mettre le site en forme. La fourmilière s’étoffe de jour en jour. Nous échangeons beaucoup et avons plaisir à partager le quotidien avec ces artisans de l’ombre que nous côtoyons généralement dans les théâtres. Encore un aspect de notre « chez nous » : nous travaillons tous à « faire spectacle ». Les artistes sont parfois moteurs de l’émulation mais pour nous, ici, il était important de ne pas perdre le fil de cette grande équipe et de profiter de tous les savoirs-faire pour créer tous ensemble ce « chez nous ».
La fin de semaine est rythmée par les répétitions générales et l’accueil de nos invités venus de loin, des bénévoles, puis enfin du public ! Malgré la météo capricieuse, et grâce à l’acuité et aux anticipations des régisseurs de Scènes et Territoires, tous les spectacles réussissent à jouer dans les meilleurs conditions. Cet événement se transforme en grande réussite pour nous, à la taille de nos espoirs et de notre « coeur-maison ». Quelle chance ! La pluie n’arrivera qu’à la fin du démontage, juste pour nous rappeler que nous ne sommes que de passage.
